Où sommes-nous? Au pays du collectivisme, où grandeur et héroïsme se cristallisent dans les formes du bâti. De l'illusion de confiance procurée transparaît la réalité du contrôle, le contrôle de la réalité: splendide brutalité. D'un urbanisme idéal réalisé, découle celui-ci, partant à la dérive: organisme social en mal de repères, symboles cachés ou martelés. Cette ville, à la fois réalité historique, à la fois fantasme et chimère, questionne notre rapport au mythe, au monumental, et à la place faite au désordre et au résiduel.

Où sommes-nous? Au coeur de la ville. D'un regard d'enfant, tout semble aller pour le mieux: le chasseur promène son rêne et le gros monsieur encore en pyjama sort péniblement d'un long et copieux sommeil.

Arrêtons d'échaffauder des villes, bâtissons des maquettes.

«En privlégiant des objets plus que des compositions urbaines, vous reflétez bien la propension de l'architecture moderniste à privilégier les premiers au détriment des secondes. Toutefois, l'architecture soviétique et communiste en général a souvent moins pêché que son équivalent occidental dans ce domaine. Le souci de grandes perspectives urbaines (quoiqu'on en pense), qui disparait dans votre proposition, y a été très fort. Du coup, la dimension proprement urbanistique de votre composition est sans doute moins importante que dans la réalité correspondante. Si la rivière joue un rôle structurant, ainsi que quelques voies de traverses, ce n'est pas le cas des autres cheminements. Au final, vous avez imaginé une composition très réjouissante, plus sans doute que les réalisations correspondantes en grandeur nature.»

Bernard Debardieux, Professeur de géographie culturelle et politique et d’aménagement du territoire à l’Université de Genève

Basilique Saint-Basile-le-bienheureux de Moscou, 1555-1561, Postnik Yakolev

Arc de triomphe de Moscou, 1829-1834, Joseph Ivanovitch Bové.

Parus Bulding, Moscou, 2007 MNIIP Mosproekt-4.

Faculté d’architecture de l’Institut polytechnique de Minsk, 1983, V.Anikine, I.Esman, Biélorussie

Centre de repos Droujba. Chef d’oeuvre d’Igor Vassilevsky, 1985, I. Vassilevsky, Y.Stefantchouk, Yalta, Ukraine

Ministère des autoroutes, Tbilisi, Géorgie, Karel Prager, 1970.