Alchimie. Surréalisme & Art Verrier
— scénographie pour une exposition d’art verrier surréaliste



MATÉRIAUX/ acier inoxydable, sable, divers bois (chêne, hêtre, épicéa)  DIMENSIONS/ 170m²;
POUR/ MUDAC — Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains
COLLABORATION/ Service Equipements (métal), Open Glass Studio (verre), Atelier Cal’As (pierre) Neo neo (identité visuelle)
COMMISSARIAT: Marco Costantini, Amélie Bannwart LIEU/ Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne, Suisse        
DATE/ 8.03-4.08.24
CRÉDIT PHOTO/ ©Etienne Malapert ©collectif GALTA








Le verre a toujours été considéré comme une matière mystérieuse, parfaite, malléable et capable de changer d’état. A cette transmutation du matériau, à ce mouvement qui donne vie à la substance, se joignent inévitablement les autres éléments. Le feu fond le sable, l’air donne forme, l’eau affine la surface et la rend réfléchissante.


La scénographie tend vers une cosmogonie de l’Art Verrier et ouvre sur l’imaginaire des éléments que les artistes surréalistes ont hérités des alchimistes du XVI ème siècle. Elle propose de voir l’atelier de l’artisan.e comme le lieu où se produisent des phénomènes prophétiques aux correspondances secrètes, « par hasard (ou comme par hasard) » pour employer une formule de Ernst. La matière est perçue dans ses incessantes métamorphoses ; elle est rêvée parcourue de forces, d’influx, de courants.





Diderot et d'Alembert, L'Encyclopédie. L'art du verre, 1751-1780






L’ensemble du dispositif est construit comme une succession de situations — Breton refuse l’anecdote ! — établies sur la base d’un dialogue entre les œuvres et leur environnement. Le réseau narratif ainsi créé propose de multiples lectures (enchevêtrées, labyrinthiques, cosmiques, chaotiques, anachroniques). Le volcan fonctionne à la fois comme métaphore d’un four et figure parfaite d’une beauté imprévisible et « compulsive » ; Breton voyait dans ce feu central une figure de l’Amour. Aux deux extrémités d’un vecteur dont le volcan est le centre, se construisent deux pôles temporels : d’un côté la chèvre de levage tient fermement le temps fugitif, sourd, inlassablement dissous par le poids du monde, sa lourdeur ; de l’autre l’eau de la fontaine dans sa circularité infinie, son dynamisme incessant et chantant. A l’écart de ces considérations, se forment plusieurs îlots propres à inventer leurs images et qui offrent, par la déambulation qu’ils suggèrent, une promenade onirique et poétique.

































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